BEAUTIFUL PAINTING IS BEHIND US
Group shows
INSTITUT FRANÇAIS DE TURQUIE SANAT LIMANI ANTROPO ISTANBUL (November 27 - December 26, 2010) / LE LIEU UNIQUE NANTES (March 16 - May 13, 2012 ) / MARIBOR ART GALLERY SLOVENIA (August 2 - Sept 9, 2012)
The exhibition Beautiful painting is behind us, hosted by the  Maribor Art Gallery, is one of the exhibitions in the frame of the ART  ALWAYS WINS / Terminal 12 and has been co-produced by the Maribor 2012 –  European Capital of Culture and the French Institute Charles Nodier.  Thirty-six artists from France and Slovenia exhibit their most recent  works, which are exceptional contemporary artistic confessions, a  commentary and analysis of Man being trapped in the shackles of this  complex world. The exhibition is about the power of contemporary  painting which leaves no one cold and unaffected; it speaks about the  generation of artists who have grown and formed themselves under the  influence of television, computers, comics, film and the great classic  treasure chest of art, and for whom the painting has remained a relevant  medium. Each with their own expressive language the artists bear  witness to the violence of the modern world. Their return to figurative  art reflects a brilliant and at the same time distressing picture of our  time in which numerous references to history, painting and the world in  general blend into an interpretation of reality and reveal an often  visionary interpretation of our contemporary myths and society. In spite  of the variety of stylistic languages used by individual artists,  several features are common to their works, such as subliminally  accentuated interpretations in the works by Axel Pahlavi, Youcef Korichi  and Audrey Nervi, and the violently marked flow in the works by Jérôme  Zonder, Damien Deroubaix, Ronan Barrot, Ida Tursic and Wilfried Mille.
»When  today a young painter /paintress stands in front of a canvas or any  other medium used, this surface is never white, never entirely empty; a  white canvas is only an appearance, yet never an emptiness. Through this  surface the history of art pulsates, the images seen by young artists,  reproductions and originals stored in their memory (even though they  never think of them); through this surface an enormous arsenal of  contemporary media imagery is moving, thousands of images that surround  artists in their every-day life. It seems painters these days very  rarely think in advance about the »form«, about its abstract idealism,  purity, spirituality, metaphysics. Media image-making is realistic,  semantically functional, focused on the message, while the appearance  serves the content; in media there is on principle nothing abstract in  the Kantian sense, nothing by itself, because of itself. As a result,  contemporary painting is »realistic«, combining cartoon, film,  photography and television fragments, and is just as performative as any  external action; it contains elements of posters and media, music and  video spots, it is full of sophisticated colours and polished surfaces.  It is equally full of all that belongs to an urban visual dumpsite, the  disintegration of used images and commercial messages: these messages  have been present in another medium, and have now found their place in  the painting as a fragment, an association, a metaphor, also as an error  or enigma – to summarize, as a much more »open work« than allowed by  the media communicative functionality. In a special way the paintings  are dysfunctional, useless, private, but because of this they address  the viewer with even more passion.« (Tomaž Brejc and Arne Brejc, from  the exhibition catalogue).
The exhibition was initiated by Jean-Luc  Maslin, Cultural Counsellor and Director of the French Institute of  Turkey. He suggested to Eva Hober, a gallerist from Paris, to curate  an  exhibition focused on contemporary French artists. Beautiful painting  is behind us  has already been on display in Istanbul (2010), Ankara  (2011) and Nantes (spring of 2012). For the exhibition at the Maribor  Art Gallery, Eva Hober decided to expand it with works by several  Slovenian artists and she invited Arne Brejc for a collaboration. In  2013, a second version of the exhibition, with a new group of artists,  will first be shown in Europe, then, in 2014, in USA.
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Jean-Luc Maslin, conseiller culturel de l'ambassade de France en  Turquie, a proposé à la galeriste parisienne Eva Hober d'organiser une  exposition à Istanbul. Tous deux se sont rencontrés quelques années  auparavant par l'intermédiaire du conservateur récemment disparu  Jean-François Mozziconacci (il fut, entre autres, directeur du Musée de  Montbéliard et des Musées de Nice), dont l'âme de fin dénicheur plane  au-dessus de ce projet, car il suivait de près le travail de quelques  artistes réunis ici. Beral Madra, figure du monde de l'art contemporain  stambouliote, propose alors à Maslin et Hober l'Antrepo 5, vaste  bâtiment du complexe Sanat Limani qui s'étire le long du Bosphore (ces  entrepôts abritent chaque édition de la biennale d'Istanbul, et on y  trouve aussi le musée d'art contemporain Istanbul Modern). Lorsqu'il  prend conscience de l'ampleur du lieu, le duo convient que seuls des  tableaux pourraient véritablement habiter les longs murs de cet ancien  bâtiment industriel. Ce sera donc une exposition de jeunes peintres, en  gros trentenaires. D'autant que si cette jeune scène picturale française  est aujourd'hui vivace, peu d'expositions (1) se sont toutefois  attelées ces dernières années à la cerner et ainsi la rendre plus  visible et surtout plus lisible, aussi bien en France qu'à l'étranger.  Réunissant vingt-cinq artistes, la Belle peinture est derrière nous  vient combler ce manque. Cette exposition est appelée à voyager : après  plusieurs étapes au Moyen-Orient (entre autres, à Ankara), elle  transitera par Los Angeles, pour poser définitivement ses valises en  2012 au Lieu unique, à Nantes.
Le titre du projet constitue une sorte  de pied de nez à ceux qui, quand bien même ils seraient des amateurs  éclairés d'art contemporain, ne parviennent pas à envisager la peinture  après le modernisme et le postmodernisme, préférant porter sur elle un  regard nostalgique. « La peinture d'aujourd'hui est tout aussi “belle”  que l'ancienne, mais d'une beauté différente, inquiétante et  vénéneuse », nous dit la commissaire Eva Hober. Les pratiques de ces  artistes révèlent une grande diversité, mais on constate tout de même  des lignes de force. Quoi de commun, en effet, entre les saynètes  drolatiques de Marlène Mocquet et les tableaux fantomatiques de Damien  Cadio, entre les installations d'autres artistes repeintes et gelées par  Élodie Lesourd et les scènes de rave parties saisies par Audrey Nervi,  sinon une certaine violence qui est sans aucun doute celle de l'époque ?
Cette  violence se manifeste sous des formes variées. Elle est par exemple  manifeste dans les scènes de torture dessinées par Jérôme Zonder et  celles peintes par Raphaëlle Ricol. Elle est traitée sur le mode de  l'humour dans les tableaux de Kosta Kulundzic, lequel réinterprète des  martyres de saints catholiques : dans Saint-Étienne, un homme sourit  comme à un photographe sous le soleil brûlant d'une plage estivale, sans  s'apercevoir qu'une grosse pierre lui a fracassé le crâne. Axel  Pahlavi, lui, expose un grand Christ crucifié surplombant un paysage  berlinois rougeoyant et apocalyptique. Juste à côté est accroché un  tableau d'Ida Tursic et Wilfried Mille représentant une maison en  flammes. Le quadriptyque de Stéphane Pencréac'h montre des avions de  chasse bombardant Paris, tandis que les populations font la fête dans  les sous-sols de la ville.
Du côté de certaines demoiselles, la  violence adopte un registre plus onirique. Florence Obrecht ou Katia  Bourdarel, entre autres, jouent, selon Hober, « avec les différents âges  féminins », de la petite fille à la femme qu'elles sont devenues. Il  est souvent question de contes, par exemple dans les étranges scènes de  Maël Nohazic (des personnages grimés comme pour un carnaval, un loup qui  nous regarde d'un œil torve). La violence est enfin plus formelle chez  Christine Guinamand, Ronan Barrot et Youcef Korichi, qui composent tous  trois des scènes indéterminées, non manifestes, dont on ne peut  affirmer avec précision ce qui s'y passe en raison d'un brouillage de  l'image par le travail pictural (adjonction d'objets qui attaquent le  support chez Guinamand, stratégie de recouvrements successifs chez  Barrot, cohabitation de divers styles, d'une forme d'hyperréalisme aux  larges coups de brosse, pour Korichi).
Des tableaux témoignent d'une  certaine proximité formelle, mais l'accrochage permet justement de  souligner avec finesse à la fois les connivences et les écarts entre les  pratiques. C'était en tout cas un plaisir d'observer ces artistes  échanger joyeusement et parler cuisine le soir du vernissage. Si la  belle peinture est derrière nous, elle a malgré tout de beaux jours  devant elle.
Richard Leydier
Artists:
Ronan Barrot, Julien Beneyton, Romain Bernini, Katia Bourdarel, Alkis Boutlis, Andrej Brumen Čop, Damien Cadio, Nicolas Darrot, Damien Deroubaix, Tina Dobrajc, Gregory Forstner, Mito Gegič, Cristine Guinamand, Jaša, Barbara Jurkovšek, Youcef Korichi, Kosta Kulundzic, P. Nicolas Ledoux, Élodie Lesourd, Iris Levasseur, Marlène Mocquet, Audrey Nervi, Maël Nozahic, Florence Obrecht, Axel Pahlavi, Mark Požlep, Raphaëlle Ricol, Lionel Sabatté, Miha Štrukelj, Iva Tratnik, Ida Tursic in Wilfried Mille, Luka Uršič - Kalu, Sanja Vatić, Uroš Weinberger, Jérôme Zonder
Authors:
Philippe Dagen, Patrick Gyger, Richard Leydier, Marie Maertens, Jean-Luc Maslin, Philippe Piguet, Thibaut de Ruyter
Curators: Arne Brejc and Eva Hober
Produced by: Kultura 21
Coproduction: Maribor 2012 / Terminal 12
Supported by: Institut Français Ljubljana and Maribor 2012